Depuis près de 70 ans le vignoble du Beaujolais célèbre l’arrivée du vin nouveau. C’est le 3e jeudi du mois de novembre, à 00h00 heure locale, et ce partout dans le monde ! L’échéance étant proche, c’est l’occasion de s’attarder sur ce vin qui ne manque pas de charme et qui est connu partout dans le monde.

Présent en Beaujolais depuis le 17ème siècle, le cépage Gamay noir à jus blanc représente aujourd’hui 98 % de son encépagement (près de 50 % des 30 000 hectares plantés à travers le monde le sont en Beaujolais). 

Ce cépage s’adapte à différents types de sols mais c’est en Beaujolais qu’il semble se trouver le mieux, un vignoble doté d’une exceptionnelle diversité de terroirs.

Né d’un croisement naturel de Pinot noir et de Gouais blanc, le cépage Gamay permet de proposer des vins au fruité multifacette : d’un « fruité joyeux » pour les Beaujolais de Fête et donc le « Nouveau », jusqu’à un « fruité complexe » pour les Beaujolais d’Exception, en passant par un « fruité racé » pour les Beaujolais de Caractère.

Le Gamay offre ainsi au Beaujolais Nouveau son intensité aromatique ainsi qu’une belle couleur rouge, souvent vive et limpide. On notera aussi l’arrivée en 2007 des Beaujolais Nouveaux rosés. Si leur production est encore confidentielle, ces jolis vins frais et fruités sont de plus en plus nombreux, de millésime en millésime.

Deux AOC sont productrices de Beaujolais Nouveaux : les Beaujolais et Beaujolais-Villages. Elles couvrent plus de 8.000 hectares de vignes. L’appellation Beaujolais comprend 72 villages de la partie sud et est du vignoble. Implantée sur des sols argilo-calcaires et granitiques, elle est commercialisée à près de 40 % en Beaujolais Nouveau, ce qui représentait près de 100.000 hl en 2018.

Les Beaujolais-Villages sont situés sur 38 communes, aux sols granitiques, avec des coteaux escarpés. Ils représentent 40 % des vins vendus en « Nouveau » : près de 70.000 hl de Beaujolais-Villages ont été commercialisés, en 2018, avec l’étiquette « Beaujolais-Villages Nouveau ».

Il faut savoir que le Beaujolais Nouveau n’est pas un « sous-vin ». Sa réalisation demande un vrai savoir faire. En effet l’objectif est de produire un vin de pur plaisir, sans astringence, aromatique, frais et fruité. Pour y parvenir les vendanges sont majoritairement manuelles, les vinifications faites en grappes entières principalement, ce pour préserver les arômes et le fruit. Enfin si la cuve est soutirée trop tôt, le vin est trop léger et sans couleur. Au contraire si on la laisse un peu trop, les tanins sont trop durs.

Nous avons eu la chance de déguster en avant première quelques cuvées, en voici une sélection:

On commence par la cuvée Vendange du 20 septembre 2019 chez Mommessin, pour un Beaujolais-Villages à la bouche ample, doté d’une belle structure et offrant un fruit croquant. 10 euros.

Chez Emmanuel Fellot, en conversion Bio, le Beaujolais-Villages Non Filtré 2019 est un vin offrant un joli fruit dans une bouche bien ample. 8,90 euros.

On a bien aimé aussi le Beaujolais-Villages 2019 du Château de Corcelles. Un vin délicat, avec une belle structure et du fruit, le tout dans une bouteille en forme de quille qui fait son effet. 9 euros.

Chez Vinescence le Beaujolais Villages Nouveau Natural 2019 est issu de vignobles certifiés HVE et offre une bouche ample, avec un fruit croquant et une belle fraicheur. 6,20 euros en carton 6 bouteilles.

Toujours en Beaujolais-Villages, le Sans Soufre 2019 du Domaine des Nugues offre une belle structure et un joli fruit. 8,50 euros.

Un vrai coup de coeur pour le Beaujolais-Villages Récolte 2019 Nature de Jean Loron. C’est un joli vin alliant puissance et fruit, il passe sans problème à table. 7 euros.

Et pourquoi pas un rosé ? Comme celui d’Agamy, Le Beaujolais Nouveau de Juliette 2019. Rond, gourmand, avec des notes de bonbon anglais. 5,90 euros.

Pour la tradition, dans toute la France et dans de nombreux pays dans le monde on célèbre ce vin joyeux et convivial qu’est le Beaujolais Nouveau, et ce notamment dans les Bistrots Beaujolais, dont le guide en PDF est accessible ici.